Traduit par Bélinda pour LaFee(érie)

En interview avec LaFee :

« Amy Winehouse a creusé sa propre tombe »

LaFee connait le business de la pop depuis qu’elle a 15 ans. Elle est ne supporte pas la façon dont on se sert de la disparition d’Amy Winehouse. La chanteuse est à « blâmer » pour sa propre mort, déclare-t-elle a stern.de.


« Bien-sûr qu’on m’a proposé de la drogue, »
avoue LaFee. Elle fréquente le business de
la pop depuis qu’elle a 15 ans. Et, désormais
âgée de 20 ans, elle pense qu’une personne
ne peut pas être poussée à consommer si
elle ne le veut pas. C’est pourquoi elle ne
supporte pas la façon dont on se sert de la
mort d’Amy Winehouse.

Quelle a été ta première réaction lorsque tu as appris le décès d’Amy Winehouse ?
Evidemment j’ai été choquée. Amy Winehouse était une artiste grandiose. Mais honnêtement –et maintenant je suis plus honnête que la plupart des personnes : elle est la seule à blâmer. Elle a creusé sa propre tombe. Elle n’aurait pas dû jouer ainsi avec la drogue. Aussi intelligente était-elle, elle aurait dû connaître les conséquences. Alors voilà, c’est comme ça qu’elle est morte –ou d’une autre façon. Ce qui m’attriste particulièrement, c’est le fait que la vérité soit aussi déformée. C’est clair que la mort d’Amy Winehouse est tragique, mais les gens en oublient presque ce qui s’est passé en Norvège. C’est-à-dire que 77 personnes ont été assassinées. Amy Winehouse était une personne acro à la drogue. Elle s’est fait ça elle-même.

Tu as l’air très en colère.
Je le suis. Tout le monde parle d’une chanteuse qui a prit de la drogue jusqu’à provoquer sa mort, au lieu de parler des 77 personnes qui ont été tuées par un psychopathe. Qu’est-ce qui est réellement important ? Tout le monde dit « Mais Amy était tout de même une icône. » Elle était juste une personne qui allait chaque matin dans sa salle de bain comme le faisaient les 77 personnes en Norvège.

Tu étais très jeune lorsque tu as commencé ta carrière. Est-ce que tu t’es déjà vue proposer de la drogue ? Etait-il facile de dire non ?
On m’a parfois proposé de la drogue. Mais je n’ai jamais eu envie d’essayer ce genre de choses.

Pas intéressée ?
Non, car je pense que ce genre de choses ne sont pas dignes de mon intérêt. Et aussi parce que mes parents et mon management ont vraiment fait très attention à moi et m’ont avertie très tôt. « Fais attention, certaines personnes vont te proposer certaines choses qui ne seront pas bonnes. Bien-sûr c’est à toi de décider, car nous ne sommes pas avec toi 24h sur 24. » Ils ont cru en mon intelligence. Je ne suis pas stupide au point de dire « Bien-sûr, je vais essayer mais pas pour moi, juste parce que ça a l’air super cool en fait.»

Est-ce que certaines personnes que tu as côtoyées prenaient parfois de la drogue ?
Certaines personnes dans mon entourage ont pris de la drogue, je ne l’ai pas vu de mes propres yeux. Mais je sais que de nombreuses personnes ont pris de la drogue.

Ton management a donc essayé de te protéger dès le début ?
Ils m’ont carrément mise au courant de la façon dont les choses se déroulent lorsque l’on a envie, mais aussi de la façon dont elles se déroulent même lorsque l’on n’en a pas envie. C’était très gentil. Mais au final, tout le monde peut dire ce qu’il veut : si tu veux prendre de la drogue, alors tu prends de la drogue. Sur certains points tu es seul, tu as une minute à toi et tu ne sais pas ce qui va se passer, tu es instable, et alors les choses arrivent très vite.

Cela signifie aussi que la pression exercée par l’industrie musicale a joué un rôle dans la disparition d’Amy Winehouse. As-tu déjà ressenti une telle pression ?
Avant de répondre à la question, je dois dire autre chose : évidemment, dans ce métier, votre personnalité est mise au premier plan. Mais ce que les gens ont souvent tendance à oublier c’est que ça dépend de l’arrière plan ! Si tu n’as pas une famille derrière toi, si tu as coupé les ponts, si quelque chose ne va pas –que ce soit un père qui veut prendre sa part du succès ou une famille qui veut de l’argent- alors je pense que tu as déjà commencé à dériver, et à la longue c’est ce qui arrive. C’est pourquoi je tiens à dire un grand merci à ma famille ! Ils sont mon abri ! Et c’est la base. Et pour en revenir à la question : bien-sûr, l’industrie exerce un tas de pressions incroyables. Et je pense qu’Amy en a probablement souffert plus que moi. Mais c’est ça le business. Les gens attendent des choses de vous. Tu deviens un artiste performant sous la pression et tu veux t’en délivrer. Mais je pense que tout le monde en est conscient quand ils entrent dans le monde du show business.

Es-tu en train de dire que tu en étais vraiment consciente à l’âge de 15 ans ?
On m’avait mise au courant de tout. Qu’il y aurait des moments vraiment difficiles pour moi, mais aussi des moments où tout irait bien. Ils savaient ce qu’une fillette de 15 ans ne savait évidemment pas, et maintenant je peux dire que mon management a fait un boulot incroyable : « Attention jeune fille, tu n’as que 15 ans, garde les pieds sur terre. » J’ai vraiment porté toute mon attention sur le moindre détail.

Comment perçois-tu l’influence de la presse sur un artiste ? Les incartades made in Winehouse étaient toujours rapportées dans la presse.
C’est en tant qu’être-humain que tu prends ta vie en main. Et en tant que personnalité publique, tu sais très bien que ces personnes font juste leur boulot et qu’elles doivent trouver des gros titres sous peine de perdre ce boulot. C’est un jeu ! Cependant, il faut en être conscient. Et je pense qu’Amy l’était. La presse a certainement dû l’agacer, mais d’après ce que j’ai entendu ces derniers jours, ils ne s’intéressaient plus vraiment à elle vers la fin. Ces gens écrivaient de la merde.

Est-ce que tu t’es déjà sentie menacée par la presse ?
Il y a évidemment des moments où tu te dis « Oups, mais maintenant il est trop tard. » Mais tout dépend de la distance que tu instaures entre les journalistes et toi-même. Quand le matin tu te tiens sur ton balcon alors tu sais si ton soutien-gorge se trouve au-dessus ou en-dessous de ta poitrine. C’est déjà planifié en détail. Rien ne se passe sans qu’il en soit ainsi.